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Un contexte économique qui pèse sur le BFR des entreprises

Ralentissement économique mondial, bouleversements géopolitiques, inflation généralisée, difficultés d’accès au financement et hausse des délais de paiement entraînent des tensions de trésorerie pour nombre d’entreprises et accroissent significativement le risque de défaillance.

Sur cette fin d’année 2023, le BFR moyen des entreprises a atteint un niveau supérieur à la situation pré-pandémie alors que le niveau de trésorerie confortable constitué par nombre d’entreprises post COVID est désormais révolu.
Nous sommes actuellement dans une phase de difficultés plus structurelles liées aux contraintes rencontrées par les entreprises pour financer leurs besoins opérationnels, face à la disparition progressive des mesures de soutien publiques en sortie de crise et au remboursement des PGE.

Dans ce contexte difficile, il est devenu impératif pour les entreprises de mieux contrôler et réduire leur BFR dont la hausse généralisée s’explique par plusieurs facteurs :




Niveau de stock élevé et ralentissement économique

Les difficultés d’approvisionnement et la volatilité des prix subis en 2021-22 ont amené nombre d’entreprises à constituer de lourds stocks afin de limiter le risque d’approvisionnement et la hausse des coûts d’achat. Ces niveaux de stocks peuvent, dans un contexte de baisse d’activité, peser sur la trésorerie des entreprises.

 

Hausse des délais de paiement

Face aux difficultés économiques actuelles et l’affaiblissement de leur trésorerie, il est de plus en plus courant de voir les entreprises étirer leur crédit fournisseur pour financer leur activité. Cette hausse globale, outre un accroissement des risques de défaillances en chaîne, entraine un besoin accru de liquidités des fournisseurs afin de financer leur propre cycle d’exploitation.


Difficulté d’accès et coût du financement

La dégradation économique et la remontée des taux d’intérêt complexifient davantage les démarches des entreprises qui souhaitent lever ou renégocier des financements externes. Ainsi, alors que le besoin général de solutions de financement court terme augmente, leur accès est plus difficile et leur coût en forte hausse, entraînant des tensions de trésorerie.

Les conditions d’accès au crédit ne devraient pas s’assouplir à court terme, continuant d’impacter l’accès au financement et le niveau de la demande. On estime néanmoins que les taux directeurs de la BCE pourraient être revus à la baisse dans les prochains mois au regard de la stabilisation attendue de l’inflation et la dégradation de la croissance.

À noter que la fin des dispositifs d’aide étatique et le remboursement des PGE exposent de nombreuses entreprises à des risques de défaillance alors que les conditions de refinancement sont difficiles, leurs réserves de cash affaiblies et leurs performances en recul.

 

Nécessité de mieux piloter et réduire le BFR

Dans ce contexte difficile, le niveau de trésorerie moyen des entreprises se dégrade rapidement, au même titre que le nombre de défaillances qui va retrouver des niveaux similaires, voire supérieurs à la situation pré-pandémie : construction, distribution, commerce de gros et transports sont les secteurs les plus impactés par les difficultés actuelles, nombre d’acteurs n’ayant pas pu répercuter la hausse de leurs coûts liés à l’inflation et faisant face à une baisse de la demande.

Cette dégradation généralisée met d’autant plus en exergue l’importance pour les entreprises de mieux piloter et réduire leur BFR en sécurisant leur poste client, délais et conditions de paiement.

Cette situation rend nécessaire une gestion rigoureuse des prévisions de trésorerie, domaine encore mal maitrisé par de nombreuses entreprises, mais qui, dans la situation actuelle, avec les évolutions réglementaires ainsi que l’émergence de nouvelles solutions digitalisées, devrait s’améliorer.


Christophe Pennellier, Directeur des Risques Europe de Cartan trade
Hugo Poinsot, Risk Underwriter de Cartan Trade France


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